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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/272

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

nuyeux, on prétendait que son chien avait présenté une pétition à la Chambre pour être autorisé à quitter son maître ; mais les trois cents de M. de Villèle avaient considéré la chose comme une affaire politique ; un d’eux avait même prononcé la fameuse phrase :

— L’anarchie commence à relever la tête !

La pétition de Castor avait passé à l’ordre du jour.

Le malheureux animal, forcé de demeurer attaché à Dossion, était trépassé d’ennui.

Je ne sais si Dossion est mort ou vivant : s’il est vivant, les quelques lignes que je viens d’écrire sont un hommage que je lui rends ; s’il est mort, c’est une fleur que je jette sur sa tombe.


CCLXIII

Débuts d’Eugène Sue dans le journalisme. — L’Homme-Mouche. — Le mouton mérinos. — Eugène Sue dans la marine. — Il assiste à la bataille de Navarin. — Il se met dans ses meubles. Dernière folie de jeunesse. — Un autre Fils de l’Homme. — Bossange et Desforges.

Vers la fin de 1825, Eugène Sue revint de Toulon.

Il trouva la Nouveauté dans l’état le plus prospère. Comme son ami Ferdinand Langlé en était le directeur ; comme lui, Eugène Sue, venant de faire jouer un à-propos à Toulon, était auteur, il devint tout naturellement rédacteur du journal ; on lui demanda des articles : il en fit quatre, une série intitulée l’Homme-Mouche.

Ce sont les premières lignes de l’auteur de Mathilde et des Mystères de Paris qui aient été imprimées ; il nous semble curieux de les consigner ici. — Nos Mémoires, nous l’avons dit, sont les archives littéraires de la première moitié du xixe siècle ; d’ailleurs, il est toujours intéressant pour les artistes d’étudier le point de départ d’un homme arrivé au sommet élevé où est parvenu notre illustre confrère.

Voici les quatre articles qu’il écrivit pour la Nouvauté, et qui parurent, le premier dans le numéro du lundi 23 janvier