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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/281

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

» l’homme-mouche. — Touchez là, monsieur ! Sans vous flatter, vous avez été charmant : impossible de réunir plus d’esprit, de finesse et de pénétration !

« — l’inconnu. — Et vous donc ! comme Vous lancez le mot de temps en temps !

» l’homme-mouche. — Et votre hum ! hum ! quelle profondeur, quel génie dans votre hum !

» l’inconnu. — Et puis, il faut l’avouer, vous avez tout à fait le tou de bonne compagnie je vous prenais au moins pour un courtier marron !

» l’homme-mouche. — Vous êtes trop indulgent !… Si un petit verre pouvait yous être agréable !…

» L’inconnu accepta le petit verre, et me mit au fait, de quelques petites intrigues dont je vous donnerai connaissance.

» Vous voyez, monsieur le préfet, avec quel zèle nous nous occupons du bien public.

» J’attends de nouveaux ordres ;

» J’ai l’honneur d’être, etc.

» L’Homme-Mouche. »


Quatrième et dernière lettre de l’Homme-Mouche.


À Monsieur le préfet de police.


« Monsieur le préfet,

» Vous avez été instruit de l’accident qui m’a forcé de revenir dans la capitale ça commence à aller un peu mieux ; seulement, les reins sont encore bien faibles… Enfin, n’y pensons plus !… mais je l’ai échappé belle : une canne grosse comme le bras ! Ah ! ciel ! j’en frissonne encore…

» Revenons à nos affaires.

» Comme, dans la capitale, chaque instant offre un sujet d’observation, je vais tout bonnement vous tracer un petit journal’de ma journée.