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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Mais, comme M. Albert Berthier, Théodore Anne venait d’être arrêté.

Force fut donc d’ajourner la rencontre.

Mais, pour qu’on sût bien qu’une force majeure entravait seule les rencontres proposées, le parti, républicain fit insérer dans les journaux la noté suivante, qui était une réponse publique aux lettres de MM. Berthier et Théodore Anne.


« Nous regrettons vivement, messieurs, qu’une arrestation, ou des menaces d’arrestation ne vous permettent pas de répondre à la lettre que nous vous avons écrite hier ; nous désirons, autant que vous pouvez le désirer vous-mêmes, qu’un prompt élargissement vous permette de répondre bientôt à notre appel.

» Au surplus, nous accepterons volontiers, en vous attendant, les légitimistes par lesquels il vous plaira de vous faire remplacer.

« D’Hervas, Grégoire. »


On voit que le tournoi était engagé carrément, et à fer émoulu.

Les arrestations de MM. Berthier et Théodore Anne ne firent, comme on le comprend bien, qu’exaspérer les deux partis. — Le véritable ennemi dans tout cela, carlistes et patriotes le sentaient bien, c’était le gouvernement de Louis-Philippe.

La lettre suivante fut adressée aux rédacteurs du Revenant :


« Messieurs,

» Nous avons regardé comme une provocation directe votro démarche d’hier au National et à la Tribune.

» Hier, vous avez refusé notre défi ; aujourd’ui, après ce qui vient de se passer entre MM. Armand Carrel et Roux-Laborie, nous tenons plus que jamais à soutenir ce que nous avons avancé, et à poursuivre par tous les movens sur votre parti, une juste et éclatante réparation.

» Nous vousenvoyons une première liste de douze personnes,