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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/306

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

toute cette affaire. La commission se composait de MM. Thiard, Lariboissière et Lemercier, de l’institut.

Le soir même du duel, M. Albert Berthier, l’un des témoins de M. Roux-Laborie, recevait de M. d’Hervas la lettre suivante :

« Monsieur,

» C’est avec un profond chagrin qu’en échange de vos bons et devos généreux procédés de ce matin, je me vois forcé de vous demander une rencontre pouf demain. M. Carrel est l’homme que j’aime et que j’estime le plus au monde. Il est grièvement blessé : l’honneur m’ordonne de le venger. Votre conduite obligeante de ce matin a seule retenu sur mes lèvres la demande que je vous fais en ce moment. Je sais que vous êtes homme d’honneur, je suis certain que vous me comprendrez. Je passe la nuit chez M. Carrel ; c’est là que j’attendrai votre réponse demain matin. Choisissez les armes, le lieu du rendez-vous et l’heure ; mais je désire que nous nous rencontrions demain dans la journée, car je suis obligé de rentrer le soir à mon régiment.

» Agréez l’assurance de l’estime de votre très-humble serviteur.

» D’Hervas. »


Le dimanche matin, M. d’Hervas reçut cette réponse :


« 3 février 1833.
» Monsieur,

» La police m’enlève ; je n’ai que le temps de vous répondre que, pour le moment, il m’est impossible de me rendre à votre invitation.

» Vous me comprenez.

« Agréez, etc.

» Albert Berthier. »


Une lettre à peu près semblable à celle qu’avait écrite M. Berthier avait été écrite par M. Grégoire à Théodore Anne.