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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/313

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

qui j’en veux beaucoup. En retour, recevez-en l’assurance et croyez-moi.

» Votre plus dévoué serviteur,

« Carrel. »


Le même jour, Carrel sortit, passa à la Tribune et au National et alla faire une visite à M. Roux-Laborie, que sa blessure, bien moins grave que celle de son adversaire, et cependant bien plus lentement guérie, retenait encore dans sa chambre.

Au reste, après la lettre de Carrel, il n’y avait plus de duels possibles. Le 17 février, on lisait dans les journaux républicains la note suivante :


« 17 février. — On se souvient qu’à la suite de la rencontre qui eut lieu entre MM. Carrel et Roux-Laborie, les témoins de M. Carrel adressèrent une provocation aux témoins de M. Laborie, MM. Albert Berthier et Théodore Anne. On sait que ces deux messieurs avaient été mis en état d’arrestation, comme prévenus de provocation au meurtre. Cette accusation ayant été abandonnée, MM. Albert Berthier et Théodore Anne ont dû, en recouvrant la liberté, avertir les témoins de M. Carrel qu’ils se trouvaient ainsi à leur disposition ; ils ont ajouté que, ne voulant pas qu’une rencontre entre eux pût avoir un caractère politique, ils choisissaient leurs témoins parmi les amis politiques des témoins de M. Carrel.

» Les témoins des deux partis, s’étant réunis, ont pensé ne pouvoir pas permettre qu’aucune suite fût donnée à cette affaire, puisque, de la part de MM. Berthier et Théodore Anne, la question de l’affaire politique est abandonnée, et que la provocation de MM. d’Hervas et Achille Grégoire n’était motivée que par le danger que pouvait courir alors M. Armand Carrel, danger heureusement et promptement dissipé. Les choses étant en cet état, les témoins soussignés prononcent que toute collision entre les amis de MM. Armand Carrel et