Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/46

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fin, n’ayant pas voulu prêter serment de fidélité au roi Louis-Philippe, il quitta son service. Pendant tout le temps qu’il a été employé dans la maison de monseigneur le duc d’Orléans, il a fréquenté la maison de M. Véret ; mais on peut affirmer, sans crainte d’être démenti, que, depuis ce temps, il n’apas été une fois chez lui.

» M. Detrée est propriétaire de la maison où il demeure, rue Planche-Mibray, no 3, depuis sept ou huit ans, et où il tient un bureau de loterie ; il a été anciennement chirurgien-major aux armées ; cet homme jouit de la réputation d’un homme de bien, et est parfaitement dans les principes du gouvernement actuel. Sous le gouvernement déchu, il passait pour être bonapartiste ; mais on peut dire que c’est un homme à peu près nul. J’ai déjà dit depuis quelle époque il est lié d’amitié avec M. Véret.

» M. Rousselle, homme de loi, ami de M. Véret, demeure depuis plusieurs années rue de la Coutellerie, no 10, où il tient un cabinet d’affaires, et a une nombreuse clientèle ; il est trés-considéré dans son quartier, a la réputation d’avoir beaucoup d’esprit, a vu la révolution de juillet avec plaisir ; depuis ce temps, il fait partie de la garde nationale, et en remplit exactement tous les devoirs ; son opinion, est et a toujours été très-modérée, et, quoique ami de la famille Véret, il n’y va que rarement le soir.

» M. Augier, gendre de M. Pigault-Lebrun, a la réputation d’être un avocat distingué, ami intime de M. Véret et de M. Teulon, député du Gard, jouissant de l’estime générale, et, à-ce qu’on m’a assuré, grand partisan du roi Louis-Philippe.

» M. Puget, élève en droit, natif de Nîmes, est fils d’un ami de M. Véret, et ce n’est qu’en cette qualité qu’il est reçu chez lui, et encore peu souvent ; ce jeune homme a demeuré pendant dix-huit mois en garni, rue Hautefeuille, no 11, où il s’est fait estimer pour sa douceur et sa bonne conduite ; depuis le 1er novembre, il est logé rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, no 9, où il est en pension, et on ne l’a pas encore entendu parler politique.

» Le sieur Bluret ne demeure rue Jacob, no 6, que depuis