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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

quinze jours ; on ne sait où il demeurait auparavant ; il prend la qualité d’homme de lettres, et n’en paraît pas plus heureux. Tant qu’à son opinion, on ne la connaît pas, n’étant connu de personne dans la maison, ni dans le quartier.

» Le sieur Zacharie demeure rue de Bussy, no 30, depuis plus d’un an. Avant, il travaillait, à Lyon, dans une fabrique de diètes. Croyant qu’à Paris cet état était plus avantageux, il y vint avec sa femme, et s’y est fixé ; mais, ayant été sans ouvrage, et se trouvant dans la misère, il a réclamé des secours de la maison du roi. Depuis quelque temps, on dit qu’il est occupé à la construction du nouveau pont en face des Saints-Pères. Cet homme n’a point d’opinion, et, quoique pas heureux, jouit de la réputation d’un honnête homme.

» Le sieur Riverand a demeuré rue Saint-Martin, no 222, pendant deux mois seulement. On ne sait où il demeurait avant, et il y a environ trois mois qu’il a quitté ce logement pour aller, a-t-on dit, loger rue du Mail ; mais toutes les recherches pour l’y trouver ont été inutiles. Ayant laissé des dettes rue Saint-Martin, on a des raisons de croire qu’il cache sa nouvelle demeure. Quoi qu’il en soit, on n’en dit ni bien ni mal dans son ancien domicile de la rue Saint-Martin ; seulement, on sait qu’il n’était pas heureux.

» D’après les renseignements que j’ai pu recueillir sur M. Véret, je puis affirmer qu’il jouit de l’estime de tous les gens de bien, qu’il est aimé dans la maison du roi ; mais il n’est pas sans avoir quelques ennemis qui peut-être sont jaloux de la faveur dont il jouit, et, si j’en crois quelques mots échappés à quelques personnes, M. le marquis d’Estrada pourrait bien être pcar quelque chose dans les déclarations contre M. Véret.

» Signé : Binet. »