» — Va me chercher ton maître !
» — Cependant, monsieur…
» — Je te dis de m’aller chercher ton maître !
» Et le voyageur se leva si majestueusement, que le garçon crut qu’il n’avait qu’une chose à faire, — obéir.
» Et il disparut en disant :
» — Je vais le chercher, je vais le chercher.
» — Me voici, monsieur, dit le maître de l’hôtel au bout de cinq minutes.
» — Ah ! c’est bien heureux !
» — Si j’eusse su que monsieur désirait particulièrement avoir affaire à moi…
» — Je désire avoir affaire à vous, parce que votre garçon est un sot !
» — C’est possible, monsieur.
» — Un impertinent !
» — Aurait-il eu l’impudence de manquer à monsieur ?
» — Un drôle qui ruinera votre établissement !
» — Oh ! oh ! ceci devient grave… Si monsieur veut me dire en quoi il a à se plaindre de lui.
» Comment ! je lui demande un bifteck d’ours, et il a l’air de ne pas comprendre.
» — Ah ! ah ! c’est que…
» — Avez-vous de l’ours, ou n’en avez-vous pas ?
» — Monsieur, permettez…
» — Avez-vous de l’ours ?
» — Mais, enfin, monsieur…
» — De l’ours ou la mort ! Avez-vous de l’ours ?
» — Eh bien, non, monsieur.
» — Il fallait donc l’avouer tout de suite, alors, dit le voyageur en rechargeant son sac.
» — Que faites-vous, monsieur ?
» — Je m’en vais.
» — Comment, vous vous en allez ?
» — Sans doute.
» — Mais pourquoi vous en allez-vous ?
» — Parce que je ne venais dans votre gargote que pour