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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 2.djvu/276

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

On prend donc deux cent mille francs, et on les donne à Maubreuil.

Maubreuil court au jeu, et perd cent mille francs dans la nuit.

Assassinera-t-il Napoléon pour cent mille francs ? En vérité, non !… Ce n’est point assez.

Il a recours à M. A***.

M. A*** est un homme d’imagination. Il lui vient une idée :

— La reine de Westphalie suit la même route que Napoléon…

— Oui.

— Nous supposons que la reine de Westphalie emporte les diamants de la couronne.

— Oui.

— Eh bien, emparez-vous de ce qu’elle possède, et ce sera de bonne prise.

— Oui ; mais je veux un ordre.

— Comment, un ordre ?…

— Un ordre écrit.

— Signé de qui ?…

— Signé de vous.

— Qu’à cela ne tienne !

Et M. A*** prend une plume, et signe l’ordre suivant…

— Permettez, nous dira-t-on, qu’est-ce que M. A*** ?

Pardieu ! lisez ; la signature est au bas de l’ordre :

Ministère de la police.

« Il est ordonné à toutes les autorités chargées de la police générale de France, aux préfets, commissaires généraux, spéciaux et autres, d’obéir aux ordres que M. de Maubreuil leur donnera ; de faire et d’exécuter à l’instant même tout ce qu’il prescrira, M. de Maubreuil étant chargé d’une mission secrète de la plus haute importance.

» Anglès. »

Ce n’est pas tout. Maubreuil veut un autre ordre pareil,