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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 2.djvu/83

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

espèces d’animaux on avait trouvées à empailler en son absence. Après quoi, il avait été faire une visite à David dans son atelier.

Le 7, il avait rétabli la maison d’Écouen.

Le 8, le duc d’Angoulême avait été fait prisonnier à Pont-Saint-Esprit.

Le 10, il avait publié le décret sur l’armement de la garde nationale.

Le 11, il avait ordonné de conduire M. le duc d’Angoulême à Cette, et de lui rendre la liberté.

Le 12, chose plus sérieuse ! il avait écouté le rapport du duc de Vicence sur l’armement des puissances étrangères.

Le 14, il avait reçu Benjamin Constant.

Le 17, il avait nommé Grouchy maréchal de l’Empire.

Enfin, le 20, cent coups de canon avaient annoncé que le drapeau tricolore flottait sur toutes les villes de France.

Il est vrai que, le 24, Louis XVIII adressait son manifeste à la nation française ;

Que, le 25, les alliés prenaient l’engagement de ne déposer les armes qu’après avoir abattu Napoléon ;

Que, le 30, l’Angleterre s’engageait à fournir aux alliés, pendant trois ans, cent millions de francs ;

Que le 3 mai, Murat était défait près de Tolentino ;

Que, le 12, les Autrichiens entraient à Naples ;

Que, le 14, paraissait l’ordonnance du roi de Prusse sur la landwehr ;

Que, le 19, les Russes jetaient Berthier, cet ancien ennemi de mon père, par les fenêtres de son hôtel à Bumberg ;

Enfin, que, le 26, les empereurs de Russie, d’Autriche et le roi de Prusse quittaient Vienne pour marcher sur la France.

Il n’y avait donc plus aucune espérance de conserver la paix : tout allait de nouveau être remis au hasard des batailles.

Les troupes commençaient à passer par Villers-Cotterets, filant sur Soissons, Laon et Mézières.

C’était, il faut l’avouer, une grande joie que de revoir ces anciens uniformes, ces vieilles cocardes retrouvées, sur la