que tous les jours, et dans lequel je l’accompagnai cette fois, — nous nous acheminâmes vers l’hôtel de la Boule d’or, où devait me prendre, en passant, la voiture qui m’emmenait à Paris.
À neuf heures et demie, nous entendîmes le bruit des roues ; nous avions encore une demi-heure à rester ensemble, ma mère et moi. Nous nous retirâmes dans une chambre où nous étions seuls, et nous pleurâmes, mais des larmes bien différentes.
Ma mère pleurait dans le doute ; moi, je pleurais dans l’espérance.
Ni l’un ni l’autre de nous ne voyait Dieu ; mais bien certainement, Dieu était là, et Dieu souriait.
LXXI
Je descendis, à cinq heures du matin, rue du Bouloi, n° 9. Cette fois, je ne fis pas la même faute que j’avais faite en sortant du Théâtre-Français. Je m’orientai, et, à certains repères, je crus reconnaître le voisinage de la rue des Vieux-Augustins. Je me renseignai près du conducteur, qui me confirma dans ma conviction, me donna mon petit paquet, que je disputai victorieusement à deux ou trois commissionnaires, et j’arrivai vers les cinq heures et demie, à l’hôtel des Vieux-Augustins.
Là, j’étais chez moi.
Le garçon me reconnut pour le voyageur aux lièvres et aux perdreaux, et, en l’absence de l’hôte, encore couché, il me conduisit à la chambre que j’avais occupée à l’autre voyage.
Mon premier besoin était le sommeil. Grâce aux émotions du