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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/122

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

du temps à perdre, tu n’as point d’argent à dépenser, je te conseille de ne pas attendre la réponse du ministre. C’est demain mardi : il y a Chambre ; mais présente-toi de bon matin chez le général Foy ; tu le trouveras au travail, car c’est un piocheur comme moi, celui-là ; seulement, il fait de meilleure besogne. Sois tranquille, il te recevra bien.

— Vous croyez ?

— J’en suis sûr,

— Je l’espérais, car j’ai une lettre.

— Oui, il te recevra bien, pour ta lettre je n’en doute pas ; mais surtout il te recevra bien pour ton père, quoiqu’il ne l’ait pas connu personnellement. Maintenant, veux-tu dîner avec moi ? Nous causerons Égypte. Il y faisait chaud !

— Volontiers, général. À quelle heure dînez-vous ?

— À six heures… Maintenant, va faire un tour sur les boulevards, tandis que j’achèverai mon Cosaque, et reviens à six heures.

Je pris congé du général Verdier, et je descendis ses quatre étages, je dois le dire avec un cœur plus léger que je ne les avais montés.

LXXII

Régulus. — Talma et la pièce. — Le général Foy. — La lettre de recommandation et l’interrogatoire. — Réponse du duc de Bellune. — J’obtiens une place d’expéditionnaire surnuméraire chez M. le duc d’Orléans. — Voyage à Villers-Cotterets pour annoncer la grande nouvelle à ma mère. — Le n° 9. — Je gagne un extrait à la loterie.

Les choses et les hommes commençaient à m’apparaître sous leur véritable point de vue, et le monde, que m’avait caché jusqu’à cette heure le brouillard de l’illusion, commençait à m’apparaître sous son véritable jour, tel que Dieu et le diable l’ont fait, brodé de bon et de mauvais, taché de pire.

J’allai conter tout cela à Adolphe.

— Continuez, me dit-il ; si votre histoire finit comme elle a