Aller au contenu

Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

tendu mon voisin se permirent bien quelques murmures sur l’outrecuidance de cet infatigable interrupteur ; mais comme il se replongea dans son Pastissier françois, les murmures s’éteignirent.

Il va sans dire que la jeune fiancée endormie sur le tombeau était l’innocente héroïne menacée d’épouser le vampire, et, s’il était resté quelque doute au public, tous ces doutes eussent disparu après la dernière scène du prologue.

« — Qu’entends-je ? dit Ithuriel. Ton entretien m’a retenu longtemps au-dessus de ces grottes.

Au moment où l’ange de la lune fait cette question, on entend sonner une heure au timbre argentin d’une cloche éloignée ; le tam-tam la répète d’écho en écho par gradation.
OSCAR.
» Arrête et regarde.
Toutes les tombes se soulèvent au moment où l’heure retentit ; des ombres pâles en sortent à demi, et retombent sous la pierre tumulaire à mesure que le bruit s’évanouit dans l’écho.

un spectre, vêtu d’un linceul, s’échappe de la plus apparente de ces tombes ; son visage est à découvert ; il s’élance jusqu’à la place où miss Aubray est endormie, en criant : » Malvina !

OSCAR.
» Retire-toi !
le spectre.
» Elle m’appartient !
OSCAR ceint la jeune fille endormie.
» Elle appartient à Dieu, et tu appartiendras bientôt au néant.