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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/252

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS


« Adieu ! je ne crains pas qu’un Français me refuse,
Dit-elle, en me tendant la main ;
Si tu le vois, là-bas, qui vient sur le chemin ;
D’un aussi long retard si son amour s’accuse,
Dis-lui que je le plains, dis-lui que je l’excuse,
Dis-lui que je l’attends demain !

LXXXII

Le duc d’Orléans. — Ma première entrevue avec lui. — Maria-Stella Chiappini. — Son procès en réclamation d’état. — Son histoire. — Mémoire du duc d’Orléans. — Jugement de la cour ecclésiastique de Faenza. — Rectification de l’acte de naissance de Maria-Stella.

J’étais depuis un mois à peu près-installé au bureau, — à la grande satisfaction d’Oudard et de M. de Broval, qui, grâce à ma belle écriture, trouvaient que M. Deviolaine avait été bien sévère pour moi, — lorsque le premier me fit prévenir par Raulot qu’il m’attendait dans son cabinet.

Je m’empressai de me rendre à l’invitation.

Oudard avait un air solennel.

— Mon cher Dumas, me dit-il, M. le duc d’Orléans vient de me faire demander quelqu’un qui pût lui copier vite et bien un travail qu’il fait pour son conseil. Sans que ce travail ait rien de mystérieux, vous comprendrez, en le copiant, qu’il ne doit pas traîner dans un bureau. J’ai pensé à vous, qui écrivez rapidement et correctement : c’est un moyen de vous présenter au duc. Je vais vous conduire dans son cabinet.

Mon émotion fut vive, je l’avoue, en apprenant que j’allais me trouver en face d’un homme dont la pression pouvait être importante sur ma destinée.

Oudard s’aperçut de l’effet que produisait sur moi cette nouvelle, et essaya de me rassurer en me parlant de la parfaite bonté du duc.

Tout cela n’empêcha point que je n’abordasse avec une grande inquiétude le cabinet de Son Altesse royale.

Son Altesse royale était en train de déjeuner, ce qui me