foule d’événements bien autrement importants sans doute pour les étrangers que ceux que j’ai racontés, mais qui — l’on me permettra cet égoïsme — à mes yeux, et dans mon appréciation, devaient tenir le second rang.
L’année 1823, que l’on pourrait appeler l’année des procès, s’était ouverte, le 7 janvier, par le procès de Potier.
Ceux qui n’ont pas vu Potier ne se figureront jamais l’influence que ce grand comédien, tant admiré par Talma, avait sur le public ; au reste, les dommages et intérêts que lui demandait M. Serres, directeur de la Porte-Saint-Martin, pourront donner une idée du prix auquel on l’estimait.
Un beau matin, Potier, fidèle à ses premières amours, comme eût dit M. Étienne, avait eu l’idée de retourner aux Variétés, projet qu’il avait accompli, à ce qu’il paraît, en oubliant, avant de partir, de demander à M. Serres la résiliation de son engagement. — Or, Potier venait de créer avec un tel succès de rire et d’argent le père Sournois des Petites Danaïdes, que M. Serres refusa non-seulement de sanctionner cette désertion, mais encore, faisant le compte du dommage qu’à son avis, Potier lui causait par son départ, et lui causerait dans l’avenir, toujours à cause de ce même départ, se décida, après avoir envoyé par huissier sa note à l’illustre comédien, à l’envoyer par duplicata à la première chambre de la cour royale. Ce qu’il y a de curieux, c’est que le directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin ne réclamait absolument rien que ce qui lui était dû au terme de son contrat.
Voici le détail de sa réclamation :