LXVI
Je revins chez de Leuven serrant mon billet dans ma poche. Avec la possibilité de m’en procurer un autre, je ne l’eusse pas donné pour cinq cents francs !
D’ailleurs, j’étais tout fier d’aller au Théâtre-Français avec un billet signé Talma.
Nous déjeunâmes.
De Leuven faisait de grandes difficultés pour venir au spectacle : il avait un rendez-vous avec Scribe, un rendez-vous avec Théaulon, un rendez-vous avec je ne sais plus quelle autre célébrité encore, dans la soirée.
Son père haussa les épaules, et de Leuven n’objecta plus rien. Il fut convenu que nous irions ensemble aux Français ; seulement, comme je voulais voir le Musée, le Jardin des Plantes et le Luxembourg, il me donna rendez-vous à sept heures au café du Roi.
Le café du Roi faisait le coin de la rue de Richelieu et de la rue Saint-Honoré.
Nous aurons à en parler longuement plus tard.
Après le déjeuner, je pris ma course en commençant par le Musée. À six heures, j’avais accompli à pied la tournée du provincial — c’est-à-dire qu’entré dans les Tuileries par la grille de la rue de la Paix, j’avais passé sous la voûte, visité le Musée, suivi les quais, fait le tour extérieur et intérieur de Notre-Dame, fait grimper Martin à son arbre, et, avec mon