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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 5.djvu/108

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

tenant, nous jouissons de ce triomphe si justement acquis à la double énergie du talent le plus noble et de la piété filiale. Je me crois bien sûr que vos couronnes et cet avenir de gloire que vous ouvre l’inspiration, vous laissent sensible à l’amitié, et la mienne pour vous est bien heureuse.

» Ce 11 février 1829.
» Baron de Broval. »

C’était le même qui, cinq mois auparavant, me forçait de donner la démission de mes appointements !

CXX

Le lendemain de la victoire. — Interdiction d’Henri III. — J’obtiens une audience de M. de Martignac. — Il lève l’interdiction. — Les hommes-obstacles. — Le duc d’Orléans me fait appeler dans sa loge. — Mot de lui à Charles X au sujet de mon drame. — Encore un folliculaire. — Visite à Carrel. — Le tir Gosset et les pistolets no 5. — Un duel impossible.

Peu d’hommes ont vu s’opérer dans leur vie un changement aussi rapide que celui qui s’était opéré dans la mienne, pendant les quatre heures que dura la représentation d’Henri III.

Complètement inconnu le soir, le lendemain, en bien ou en mal, je faisais l’occupation de tout Paris.

Il y a contre moi des haines de gens que je n’ai jamais vus, haines qui datent du bruit importun que fit mon nom à cette époque.

J’ai des amitiés aussi qui datent de là.

Que de gens m’envièrent cette soirée, qui ne se doutaient guère que je passais la nuit à terre sur un matelas, près du lit de ma mère mourante !

Le lendemain, cette chambre était encombrée de bouquets : j’en avais couvert le lit de ma mère, qui les touchait de la main dont elle pouvait se servir, les approchant ou les écar-