— Vous faites une faute, mon cher ami.
— Non, j’acquitte une dette.
Soit, n’en parlons plus ; ainsi, bibliothécaire comme Casimir Delavigne…
— Ou comme Vatout, si vous trouvez que la comparaison vous offre plus de facilités.
— Savez-vous que vous êtes devenu épigrammatique depuis votre succès ?
— Non ; seulement, je dis tout haut ce que je pensais tout bas.
— Allons, je vois bien que je n’aurai pas le dernier mot.
— Si fait ; trouvez un mot auquel je ne trouve pas de réponse.
— Au revoir !
— Adieu !
Deux jours après, Oudard me fit revenir ; il avait trouvé une chose qui me convenait bien mieux que d’être bibliothécaire : c’était d’être lecteur de madame la duchesse d’Orléans.
Je remerciai Oudard ; mais je lui déclarai que je m’en tenais à ma première idée, d’être bibliothécaire ou de ne rien être du tout.
Nous nous quittâmes un peu plus froidement que la première fois.
Le surlendemain, je recevais une troisième lettre ; pour le coup, il avait trouvé la chose qui me convenait mieux que toute chose : on me faisait chevalier d’honneur de madame Adélaïde !
Je persistai dans mon entêtement à l’endroit de la bibliothèque.
Enfin, sur une quatrième invitation, je revins une quatrième fois.
On se décidait à faire ce que je demandais ; j’étais nommé bibliothécaire adjoint, à douze cents francs.
Comme j’avais annoncé d’avance que la question d’argent n’avait aucune importance, on en avait profité pour proposer à monseigneur une réduction de trois cents francs du bibliothécaire sur l’employé.