qu’au bruit d’une musique quelconque mon drame fantastique. Je demandai à mon ami Zimmermann des billets pour le Conservatoire, et, dans le coin d’une loge où se trouvaient trois personnes inconnues, les yeux fermés, et paraissant dormir, bercé dans un demi-sommeil par du Beethoven et du Weber, je trouvai, en deux heures, les scènes principales de mon drame.
Pour le Capitaine Paul, ce fut autre chose : j’avais besoin de la mer, d’un vaste horizon, de nuages courant dans le ciel, de brises soufflant dans les cordages et dans les mâts.
Je fis, pendant mon voyage en Sicile, stationner mon petit bâtiment pendant deux heures à l’ancre, et à l’entrée du détroit de Messine. Au bout de deux jours, le Capitaine Paul était terminé.
Au retour, je trouvai une lettre d’Hugo. Le succès d’Henri III lui avait mis le feu sous le ventre : il avait un drame, et m’invitait à en entendre la lecture chez Devéria.
Ce drame, c’était Marion Delorme.
CXXVI
Consacrons quelques pages à l’auteur de Marion Delorme, de Notre-Dame de Paris et des Orientales. Nous estimons qu’il mérite bien que nous fassions une halte pour lui.
Victor Hugo naquit le 26 février 1803.