toujours m’apporter cette besogne lui-même, et si, par malheur, il ne me trouvait pas à mon bureau, M. Deviolaine était à l’instant même instruit de mon absence.
CXIV
Tout cela n’empêcha point Christine de se terminer.
Mais à peine eus-je écrit ce fameux dernier vers :
Eh bien, j’en ai pitié, mon père… Qu’on l’achève !
que je me trouvai aussi embarrassé qu’une pauvre fille qui vient d’accoucher en dehors de tout légitime mariage. Que faire de l’enfant bâtard, né en dehors de l’institut et de l’Académie ? L’étouffer comme ses aînés ? C’était bien dur ! D’ailleurs, la petite fille avait une apparence de force qui lui donnait tout à fait l’air viable ; l’exposer, c’était bien, cela ; mais il fallait un théâtre qui la recueillit, des acteurs qui la vêtissent, un public qui l’adoptât.
Ah ! si Talma n’était pas mort !
Mais Talma était mort, et je ne connaissais personne au Théâtre-Français.
Par M. Arnault, peut-être me serait-il possible d’y arriver ? Mais il demanderait à prendre connaissance de l’œuvre en faveur de laquelle on réclamerait son intérêt, et il n’en aurait pas lu dix vers, qu’il la rejetterait loin de lui, comme ce pauvre M. Drake avait fait du serpent à sonnettes qui l’avait mordu à Rouen.
J’allai trouver Oudard.