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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 5.djvu/62

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

papilloté par sa fille, il remontait chez lui. — Ah dame ! c’était ce chez lui, cet at home des Anglais, qui était curieux à voir !

Voulez-vous nous y suivre, si les petits détails à la manière de Balzac vous amusent, si vous croyez que la nature a autant de peine à faire l’hysope que le cèdre ?

D’ailleurs, au milieu de tout ce fouillis, peut-être trouverons-nous quelque curieuse anecdote à exhumer à propos d’un charmant pastel de Latour.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Arrivons-y comme on y arrivait chez M. Villenave, en dernier.

Nous avons divisé le rez-de-chaussée en salle à manger, cuisine, office ; le premier étage, en petit salon, grand salon, chambres à coucher ; il ne s’agit plus de tout cela pour le second.

Non ; au second, il y avait cinq chambres, cinq chambres pleines de livres et de cartons, voilà tout. Ces cinq chambres pouvaient contenir, tant debout qu’empilés, à terre et sur les tables, quarante mille volumes et quatre mille cartons.

L’antichambre, à elle seule, formait déjà une immense bibliothèque ; cette bibliothèque avait deux ouvertures.

Celle de droite donnait dans la chambre à coucher de M. Villenave. Nous reviendrons à cette chambre.

Celle de gauche donnait sur une grande pièce donnant elle-même sur une plus petite.

Ces deux chambres, comme on le comprend bien, n’étaient rien autre chose que deux bibliothèques.

Les quatre murailles en étaient tapissées de livres soutenus par un soubassement de cartons.

C’était déjà fort joli, comme on voit ; mais ce n’était pas la chose la plus ingénieuse qu’on y pût remarquer.

La chose la plus ingénieuse, c’était une construction carrée, qui, comme un énorme pilier, tenait le milieu de la chambre, et qui formait une seconde bibliothèque dans la première, ne laissant de libre, par toute la chambre, qu’un