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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 7.djvu/258

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Le moyen de croire, après cette preuve d’insouciance sur les actes de ses ministres, que le roi n’était pas un vrai roi constitutionnel, régnant, mais ne gouvernant pas !

Seulement, notons ceci, comme M. de Talleyrand nota la fin du règne des Bourbons : c’est que, le 25 décembre 1830, la carrière politique du général la Fayette était terminée.

Une démission qui fit moins de bruit, et qui eut pour moi, ainsi qu’on le verra à la date du 1er janvier 1831, un résultat assez grotesque, fut donnée le même jour que celle du général la Fayette ; c’était la démission d’un de nos deux capitaines de la quatrième batterie.

Aussitôt cette démission connue, les artilleurs s’assemblèrent d’urgence pour nommer un autre capitaine.

La majorité des suffrages s’étant réunie sur moi, je fus élu capitaine en second.

Dans les vingt-quatre heures, mes galons, mes épaulettes et ma corde à fourrage de laine furent échangés contre une corde à fourrage, des épaulettes et des galons d’or.

Le 27, je commandais l’exercice, revêtu des insignes de ma nouvelle qualité.

On va voir tout à l’heure combien de temps je devais les porter.


CLXXXIII


Chodruc-Duclos. — Son portrait. — Sa vie à Bordeaux. — Son emprisonnement à Vincennes. — Le maire d’Orgon. — Chodruc-Duclos se fait Diogène. — M. Giraud-Savine. — Pourquoi Nodier vieillissait. — Stibert. — Une leçon de tir. — Mort de Chodruc-Duclos.

Faisons un instant trêve à la politique, dont je suis peut-être aussi las que le lecteur.

Un autre homme avait donné sa démission presque en même temps que la Fayette : c’était Chodruc-Duclos, le Diogène du Palais-Royal, cet homme à la longue barbe dont nous avons promis de dire deux mots.

Un matin, les habitués des galeries de pierre virent, avec