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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 7.djvu/272

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Vous ?

— Oui, moi ?

— Vous en êtes bien capable… Et lequel ?

— IL faut que je lui donne le conseil de laisser là ses résumés, et de faire des vaudevilles.

L’idée parut splendide à Barthélemy.

— Répétez, dit-il à M. Brézé.

— Il faut, répéta M. Brézé, que je donne à Rabbe le conseil de laisser là ses résumés, et de faire des vaudevilles.

— Morbleu ! dit Barthélemy, donnez-lui ce conseil-là, monsieur Brézé.

— Je le lui donnerai.

— Quand ?

— La première fois que je le verrai.

— Vous me promettez cela ?

— Parole d’honneur !

— Surtout, n’y manquez pas.

— Soyez tranquille !

Et Barthélemy et M. Brézé se quittèrent en échangeant une poignée de main, M. Brézé enchanté d’avoir eu une si triomphante idée, Barthélemy n’ayant qu’un regret, celui de ne pas être là quand il mettrait son idée à exécution.

En effet, un jour, M. Brézé rencontre Rabbe sur le pont des Arts ; — en ce moment là, Rabbe nageait en pleine histoire de Russie : il était grave comme Tacite.

— Oh ! que je suis aise de vous voir, mon cher Rabbe ! dit M. Brézé en l’abordant.

— Et moi aussi, dit Rabbe.

— Il y a huit jours que je vous cherche.

— Vraiment ?

— Parole d’honneur !

— Pour quoi faire ?

— Mon cher Rabbe, vous savez combien je vous aime ?

— Ah ! oui !

— Eh bien, dans votre intérêt… vous entendez ? dans votre intérêt…

— Certes, j’entends !