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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/166

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

notre président par acclamation était un vieux gueux qui avait passé en cour d’assises pour avoir violé une jeune fille.

Puis on procéda au scrutin.

Le bureau devait se composer de quatorze membres, un par arrondissement ; le treizième et le quatorzième arrondissement représentaient la banlieue.

Par le plus grand des hasards, je retrouve sous ma main la liste des membres de ce bureau ; la voici :

Premier arrondissement : Lamoure ; deuxième : Étienne Arago ; troisième : Trélat ; quatrième : Moussette ; cinquième : Higonnet ; sixième : Bastide ; septième : Garnier-Pagès ; huitième : Villeret ; neuvième : Gréau ; dixième : Godefroy Cavaignac ; onzième ; Raspail ; douzième : Bavoux : treizième : Geibel ; quatorzième : Alexandre Dumas.

Les noms des quatorze membres furent proclamés au milieu des applaudissements, puis on procéda à la discussion.

D’abord, l’assemblée, fut mise au courant de la situation. Ensuite, on posa les différentes questions sur lesquelles on était appelé à délibérer. Toutes ces questions furent résolues à la majorité, par épreuve et contre-épreuve.

Voici le résultat de la séance, qui fut envoyé immédiatement aux trois journaux le Temps, le Courrier, le National.

« Pas de serment, attendu que la loi sur les récompenses nationales n’en prescrit pas.

» Pas de Donnée par le roi ; la croix de juillet est une récompense nationale, et non royale.

» Tout décoré de juillet s’engage sur l’honneur à porter sa croix, se trouvant autorisé à cet acte par l’insertion de son nom sur la liste émanée du comité des récompenses nationales.

» Le roi ne peut être chef d’un ordre dont il n’est point chevalier.

» Le roi, fût-il chevalier de juillet, et il ne l’est pas, son fils, en héritant du trône, n’hériterait point de la décoration. Donc, il n’y a aucune identité entre sa position à l’égard de la déco-