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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/245

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Pardieu ! dis-je, c’était simple comme l’œuf de Christophe Colomb ; seulement, il fallait casser le bout !

Le bout était cassé : il n’y avait plus de lutte, Jenny ne risquait plus de montrer ses mollets, et Richard jetait toujours sa femme par la fenêtre.

Voici le mécanisme :

Après ces mots : « Ils vont trouver une femme ici ! » Richard courait à la porte, et la fermait à double tour.

Pendant ce temps, Jenny courait à la fenêtre, et, du balcon, criait : « Au secours ! au secours ! »

Richard l’y suivait précipitamment ; Jenny tombait à ses genoux. On entendait du bruit dans l’escalier ; Richard tirait à lui les deux battants de la fenêtre, s’enfermant avec Jenny sur le balcon. Un cri retentissait. Richard, pâle et s’essuyant le front, repoussait d’un coup de poing les deux battants de la croisée. Il était seul sur le balcon. Jenny avait disparu !

Le tour était fait !

À huit heures du matin, j’écrivais la dernière ligne du troisième acte de Richard, et, à neuf heures, j’étais chez Goubaux ; — à dix, il reconnaissait que la fenêtre était, en effet, le seul chemin par lequel Jenny pût sortir.


CCXI


L’édifice féodal et l’édifice industriel. — Les ouvriers de Lyon. — M. Bouvier-Dumolard. — Le général Roguet. — Discussion et signature du tarif réglant le prix de façon des tissus. — Les fabricants refusent de s’y soumettre. — Besoins factices des canuts. — Insurrection de Lyon. — Dix-huit millions de liste civile. — Calculs de Timon. — Un mot malheureux de M. de Montalivet.

Pendant ce temps s’accomplissaient trois événements politiques des plus graves : Lyon se mettait en insurrection ; — on discutait la liste civile ; — la Chambre votait la loi sur l’abolition de l’hérédité de la pairie.