— C’est toi ? m’écriai-je.
— Oui, c’est moi, me répondit-il.
J’avais trouvé mon Carré ; seulement, il s’appelait Félix Deviolaine ; et, au lieu d’être pour moi un simple camarade de collège, il était mon cousin.
Je courus à l’échelle, et je me jetai dans ses bras avec autant d’effusion que Bixio s’était jeté dans les bras de Carré.
— Tu es seul ? me demanda Félix.
— Non ; je suis avec Bixio et Boulanger.
— Avez-vous déjeuné ?
— Non.
— Eh bien, je vais déjeuner avec vous ?
— C’est-à-dire que nous allons déjeuner avec toi.
— C’est la même chose.
— Point.
Je lui expliquai alors la différence qu’il y avait pour lui à déjeuner avec nous, ou pour nous à déjeuner avec lui.
Il comprit parfaitement.
Le garçon attendait, la serviette à la main ; le drôle m’avait suivi comme un requin suit un navire affamé.
— Un déjeuner pour quatre ! lui dis-je, et, pourvu qu’il se compose de deux bouteilles de bourgogne, de huit côtelettes, d’un poulet et d’une salade, ajoutez ensuite ce que vous voudrez comme hors-d’œuvre et entremets.
Le déjeuner nous conduisit jusqu’à Melun.
Le soir, à quatre heures, nous débarquions sur le quai, voisin de l’hôtel de ville, et, le lendemain, je reprenais mes répétitions de Charles VII.