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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/279

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS


CCXIV


Le Masque de fer. — Les soupers de Georges. — Le jardin du Luxembourg au clair de lune. — M. Scribe et le Clerc de la basoche. — M. d’Épagny et Jacques Clément. — Les représentations des classiques au Théâtre-Français. — Les Guelfes de M. Arnault. — Parenthèse. — Épître dédicatoire au souffleur. — Compensation offerte à M. Arnault. — Mon vis-à-vis à la représentation de Pertinax. — Chute éclatante de la pièce. — Querelle avec mon vis-à-vis. — Les journaux s’en occupent. — Ma réponse dans le Journal de Paris. — Conseil de M. Pillet.

À cette époque, rien n’avait encore terni dans mon esprit ce juvénile amour de la capitale qui m’avait fait vaincre tant d’obstacles pour y transporter ma vie. Trois ou quatre jours passés hors du tourbillon littéraire et politique de Paris me paraissaient une absence

Pendant le mois que j’étais resté à Trouville, il me semblait que la terre n’avait pas tourné.

Je ne pris que le temps de courir chez moi, d’y déposer mon costume de chasse, — quant au gibier, mes compagnons de route y avaient mis bon ordre, — d’y prendre langue sur les affaires qui avaient pu me survenir, et je me rendis à l’Odéon.

Il est vrai qu’en marchant très-vite, il me fallait une bonne demi-heure à pied, et une heure en fiacre, pour aller de ma rue Saint-Lazare au théâtre de l’Odéon.

Les chemins de fer n’existaient pas encore ; sans quoi, j’eusse fait comme un de mes amis qui avait un oncle logeant à la barrière du Maine. Quand cet ami allait chez son oncle, — et cela lui arrivait deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, — il prenait le chemin de la rive gauche. Il n’avait que Versailles à traverser, et il était chez son oncle !

On avait répété pour la conscience ; mais on ne pressait aucunement les répétitions. La dernière pièce représentée était le Masque de fer, de MM. Arnould et Fournier. Lockroy