» Nous le croyons fermement.
» Oui, il y aura plus de repentirs, dans le silence et le recueillement, qu’il n’y en a jamais eu dans le tumulte et dans la foule.
» Et, maintenant, supposons que l’exécution, soustraite aux regards avides du peuple, qu’elle ne corrige pas, qu’elle n’instruit pas, qu’elle endurcit à la mort, voilà tout ; supposons que l’exécution ait lieu dans la prison, ayant pour seuls témoins le prêtre et le bourreau ; qu’elle ait pour tout agent, — au lieu de la guillotine, qui, suivant le docteur Guillotin, n’occasionne qu’une légère fraîcheur sur le cou, mais qui, au dire du docteur Sue, cause une douleur terrible, — supposons que l’exécution ait pour tout agent l’électricité, qui tue comme la foudre, ou bien un de ces poisons stupéfiants qui agissent comme le sommeil ; croit-on que le cœur des condamnés ne s’amollira pas encore plus, dans cette nuit, dans ce silence, dans cette solitude, qu’en plein air, fût-ce même à quatre heures du matin, fût-ce en présence des rares témoins qui assisteront au supplice, mais qui, si rares qu’ils soient, n’en iront pas moins dire aux compagnons du criminel, à ses amis des bagnes ; Un tel est bien mort ! c’est-à-dire, un tel est mort sans se repentir, et en repoussant le crucifix ?… »
Depuis ce temps, la guillotine s’est encore rapprochée du condamné : on exécute, maintenant, devant la porte de la prison de la Roquette.
De là à exécuter dans la prison, il n’y a que quelques pas.
Et, pour descendre de la cour de la prison dans le cachot lui-même, il n’y en a qu’un !