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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/109

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— Certes, plutôt qu’être second à Rome, je choisirais d’être le premier ici.

C’était un bourg aux maisons de terre sèche, coniques, comme chez les Lybiens. Des hommes nus, avec un pagne autour des reins et armés d’armes de silex, vaguaient parmi leurs huttes. Leur langage guttural avait peu de mots, et Hortensius Pulcher pensa qu’il faudrait bien du courage à un Romain pour vivre en tel lieu. Mais il n’avait pas remarqué le sourire narquois de César, et cette crispation du masque, tordant la bouche sur la gauche, qui accompagnait ses plus féroces ironies.

César parcourut l’Espagne et la Lusitanie. Il mettait au point la méthode d’actions extrêmement rapides, déconcertantes pour l’ennemi, dont il userait plus tard. Il alla jusqu’à l’Océan, soumit les peuples en révolte, dont la barbarie était grande et commença d’expédier à Rome des esclaves par immenses troupeaux. Partout où il passait, il levait d’énormes contributions de guerre. Il trouva beaucoup d’or qu’il fit rapporter à Rome dans des jarres escortées de vétérans.

Sa campagne dura dix-huit mois. Elle fut un triomphe constant. Il trouvait à cette vie nouvelle, dure et robuste, un agrément inattendu. Ses accès d’épilepsie, nés à la cour