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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/140

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Il y songeait rageusement en marchant. Assis sur un fauteuil gaulois, pareil à un tréteau, l’esclave Domicharès, fidèle secrétaire du Proconsul, attendait les ordres.

On repartit le lendemain. Obstiné, César voulait être partout où la révolte naissait.

Il vint à Lutèce des Parisiens. C’est une cité d’avenir, bâtie dans une série d’îles expertement protégées. Des deux côtés, le fleuve séquanien étale fondrières et marais. Le malheur est que jamais la ville ne grandira…

César débarqua dans l’Île principale. Là vivait un chef redouté qui soulevait périodiquement les peuplades voisines. Habitué au laconisme romain, César ne comprenait pas l’action des paroles sur ces hommes d’aspect pacifique. Ainsi, il suffisait qu’un hâbleur fût capable de proférer une heure durant des discours vains, pour qu’hypnotisée, la masse lui appartînt !…

D’une cathèdre d’ivoire, venue on se demandait comment, en ce terroir, le Proconsul, au milieu d’un carré rigide de légionnaires fit comparaître le coupable : Antistollis.

C’était un homme maigre et énergique, aux mâchoires larges, aux yeux de loup.

Comme il niait les accusations portées contre lui par Exaris, l’espion de César, le Pro-