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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/141

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consul impatienté fit signe qu’on le tuât. La langue lui fut arrachée, on le battit des verges de fer, jusqu’à ce que son échine ne fût plus qu’une chair lacérée et informe, ensuite, on lui coupa la tête. Il n’avait pas eu une faiblesse.

Ainsi marchand sans cesse du nord au sud, toujours plus irrité et cruel, César s’efforçait de terrifier le peuple gaulois jusqu’à le pacifier. Mais on contait à Rome toutes ses cruautés, et le Sénat, qui avait approuvé l’égorgement des amis de Catilina, les crimes de Sylla et ceux de tant des siens, désapprouvait ce César détesté. Or, le commandement du Proconsul, prolongé déjà deux fois, dont une de cinq ans, s’achevait bientôt. Si on refusait de le renouveler, César rentrait à Rome en simple particulier, après avoir acquis des inimitiés inexpiables et nouvelles. Celle de Pompée, d’abord, et de nombreux sénateurs, jadis amis. Les républicains réactionnaires comme Caton persistaient à le honnir. Enfin, les magistrats en exercice étaient contre lui. De là il résulterait qu’à reparution sur le Forum il se verrait peut-être décréter d’accusation. On chercherait à l’assassiner. Il serait en tout cas certainement exilé. Il aurait œuvré vingt-cinq ans pour rien.

Afin d’éviter ce sort, César songea briguer