Aller au contenu

Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174

Pourtant, il faut admettre les séductions de l’esprit, une intelligence subtile, fervente, audacieuse et attentive. C’est beaucoup… L’année qui va suivre, Cléopâtre, venue à Rome, passionnera encore le Dictateur. Eut-elle un fils de lui ? Cet impuissant qui ne sut avoir d’enfant avec aucune de ses quatre femmes aurait-il réussi avec la Macédonienne d’Égypte ? Elle le lui dit et il le crut. Que fut-elle ? Comment peut-on comprendre l’attrait d’une femme qui réussit à s’attacher un César en 705 et un Marc-Antoine jusqu’en 722 ? Il y a là un étrange mystère. Le hommes de guerre sont mal maniables par les femmes. Faut-il admettre une emprise merveilleuse par la volupté ? Peut-être. Mais en quoi consistait-elle ? Car le problème est là. César et Marc-Antoine ne furent ni l’un ni l’autre des naïfs. Tous deux, débauchés et passionnés, promenèrent leur mains sur d’innombrables chairs féminines. Certainement ils eurent comme maîtresses les femmes les plus sensuelles et les plus spirituelles de leur temps. Or, nous les voyons fascinés également par Cléopâtre, et, qui plus est, à dix-sept années d’intervalle. Comment expliquer cette passion et sa violence. C’est sans doute, d’un égard psychologique, le plus bizarre des cas semblables dont on parle dans l’his-