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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/81

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attaquer tout le groupe des catilinistes et à réclamer leur mise à mort. Nous avons les discours, un rien emphatiques, qu’il prononça. Il se référait à une sorte d’émeute fomentée en Étrurie par le centurion Manlius, qu’il affirmait aux ordres de Catilina. Comme il semblait d’ailleurs au Consul que son acte lui donnât un prestige souverain et le droit d’ériger sa volonté au-dessus de tout, il décida dès le lendemain d’arrêter les gens en relation avec Catilina, qui étaient présents à Rome. Sans procès, après un simulacre de consultation sénatoriale, peut-être même inventé après coup, et où César aurait réclamé « pire que la mort, c’est-à-dire l’exil » pour les conjurés, Cicéron les fit tous exécuter. Il y avait là beaucoup de plébéiens dont la vie semblait dépourvue de valeur à un patricien romain, et des affranchis qu’il était licite de mettre à mort sans façons. Pour ces exécutions, Cicéron est nanti d’un mérite d’autant moindre qu’il n’avait aucune preuve contre personne et ne craignait rien. Il n’aurait donc connu aucun souci subséquent s’il n’avait pas, aussi bien que des hommes de rien, fait étrangler et jeter à la cloaque Maxime, des patriciens notables, et, selon toutes vraisemblances, innocents, tels Cethegus et Lentulus Sura. Caton, toujours