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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/90

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de Castor, dans le naos interdit des Lares. Elle fut enthousiaste à l’idée d’introduire Clodius aux Mystères et se fit seulement promettre qu’on n’épuiserait pas son frère, car elle l’adorait…

Le jour vint des fêtes illustres. César s’était déjà diverti des jeux préliminaires de l’extraordinaire cérémonie, venue sans doute d’Orient, pays des prostitutions rituelles. Dans cette réunion de femmes, en effet, la grande prêtresse, épouse du Pontife Maxime, devait, depuis l’aube, unir aux hymnes archaïques et aux sacrifices de colombes, le don de soi à des amies spécialement choisies. Au coucher du soleil commençaient ensuite les délires aphrodisiaques et nombre de patriciennes n’apparaissaient qu’alors, soit qu’elles fussent plus désireuses de plaisir que de religion, soit qu’elles craignissent les terribles serments sur le Styx et sur le bûcher des morts, que comportaient les cérémoniaux d’après-midi. D’ailleurs, les joies de la nuit étaient redoutées également, parce qu’elles se réglaient sur les psalmodies effrayantes et ne laissaient aucune liberté, à celles qui y participaient, de se libérer d’emprises sexuelles extrêmement douloureuses. Enfin on s’oignait le corps de pommades aromatiques dont résultait parfois un délire mortel. Certaines