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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/107

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Je m’inclinai silencieusement devant la jeune femme : mille pensées me vinrent à l’esprit, pensées que je repoussai avec énergie et sans vouloir m’y appesantir. Il y a dans le cœur humain des mystères que l’on doit éviter de sonder sous peine d’être aveuglé par une funeste lumière.

Une heure plus tard nous arrivâmes à Vera-Cruz, et je pris congé de doña Jesusita dont je n’ai plus jamais depuis lors entendu parler.

Suivi d’un cargador, ou porte-faix, chargé de mon petit sac de nuit, je me rendis à l’hôtel.

— Eh bien ! señor, me dit le propriétaire, avez-vous été volé en route ?

— Parbleu, cela va sans dire.

— Vous avez peut-être éprouvé une grande perte ?

— Oh ! du tout ! fort insignifiante, au contraire ; j’avais envoyé mes malles d’avance par les arrieros (muletiers), et les voleurs n’ont eu de moi qu’une trentaine de piastres.

— Sans compter probablement les effets qui se trouvaient dans votre sac de voyage ?

— C’est ce que j’ignore encore ; ces effets étaient de si peu de valeur que je n’y ai pas regardé.

— Il faut voir, dit l’hôtelier en prenant ma valise