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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/125

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d’une grande ignorance, qui se figurent que le Mexique entier est un territoire de cent lieues dont Cosala est la capitale. Vivant avec d’immenses richesses tout aussi simplement que leurs domestiques, qui souvent sont leurs amis, ils ne reconnaissent pour toute autorité que le curé de la ville, et passent leur vie à prendre du chocolat, fumer des cigarettes et jouer un jeu effréné. Du confort intime ils n’en ont pas la moindre idée, et je ne puis jamais me rappeler sans sourire la première visite que je fis à l’un d’eux, le plus riche de tous, M. Pablo Ir… Nous étions lui, sa femme, ses filles et moi, à prendre le chocolat dans le salon, lorsqu’on frappa deux coups à la porte. « Ah ! ce sont les chevaux, s’écria le mineur, veuillez vous lever, señor. » En effet, à peine la porte fût-elle ouverte, que trois chevaux, conduits par un domestique qui les ramenait du bain, passèrent par le salon pour se rendre à leur écurie. Le seigneur Ir…, s’il voulait réaliser sa fortune avec intelligence, serait, certes, le plus riche particulier du monde entier.

Le même jour, avons-nous dit, que Cota entra dans Cosala, le Tecualtiche arriva dans la même ville. Mais comme son bagage, vraiment trop modeste, n’était guère propre à inspirer la confiance, le métis descendit tout bonnement au milieu de la Plaza, et s’installant sous l’auvent d’un petit débit d’eau-de-vie,