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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/126

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il commença, sans perdre de temps, à donner de si admirables leçons de jeu aux leperos ses confrères, que quinze jours après on ne pouvait plus sortir passé sept heures du soir sans porter sur soi un arsenal complet. La disette la plus complète régnait parmi la plèbe, et les leperos en étaient réduits à fumer des feuilles de maïs en guise de tabac. Un mois encore plus tard, le Tecualtiche se trouvait à la tête d’un vaste entrepôt de marchandises provenant de la réunion de presque tous les magasins de détail de la ville, qu’il avait gagnés, un à un, à leurs propriétaires, et il était obligé de prendre des commis, afin de répondre aux besoins de la consommation de Cosala.

Ce fut à cette époque que, grâce à son titre de commerçant, il fut admis dans la haute société des mineurs millionnaires, où se trouvait déjà reçu et choyé le Mexicain Cota, dont la veine avait été également si heureuse qu’il possédait alors un capital d’environ 40,000 piastres ou 200,000 francs.

La ville entière, possédée de la rage du jeu, suivait avec un ardent intérêt les diverses phases des deux nouveaux joueurs. Les uns élevaient le Tecualtiche jusqu’aux nues, les autres étaient prêts à se laisser condamner comme hérétiques en proclamant que l’existence de Cota prouvait celle des demi-dieux de l’antiquité.