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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/128

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vrai type du prêtre mexicain. Accessible à toutes les séductions et ne s’en cachant pas, il exploitait sa position sans arrière-pensée et de la façon la plus franche du monde. On a beaucoup écrit sur le moine et le prêtre espagnol ou mexicain, et nous devons reconnaître que son type a été le mieux compris et le moins défiguré ; seulement on l’a affublé d’un air bénignement hypocrite, qui, pour être passé à l’état de vérité ou de peinture classique, n’en est pas moins faux pour cela. Le prêtre espagnol ou mexicain porte hardiment ses défauts, et ne cherche point à les farder sous des dehors de sainteté ; car il sait très-bien que le peuple l’accepte tel qu’il est, ne voyant en lui qu’un principe.

Lors de mon arrivée à Cosala, j’avais été demander l’hospitalité à un compatriote, M. Alexandre S…, car il n’y a pas une seule auberge dans la ville, et cet excellent homme m’avait reçu avec une grâce charmante. M. Alexandre S…, le seul Français qui se trouvât à Cosala, exploitait un petit magasin de détail, et vendait, faute de concurrence, à des prix scandaleux, de mauvaises marchandises, sous le prétexte éminemment patriotique qu’il éprouvait un irrésistible désir de revoir, à Paris, la rue des Bourdonnais, où s’était écoulée son enfance. Fidèle aux habitudes du véritable enfant de Paris, mon hôte, plutôt que d’ap-