Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/133

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de se reculer d’un dépas. Le Mexicain dédaigne ordinairement d’attaquer un ennemi prévenu et sur la défensive.

Il n’y a en général, dans ces sortes de rencontres, que deux dénoûments possibles, les pourparlers ou l’action, à moins toutefois qu’un extrême amour de la paix ne conseille aux deux concurrents de prendre chacun la fuite de son côté. Cette fois, cependant, ce fut le premier moyen, c’est-à-dire celui des pourparlers, que les nocturnes promeneurs choisirent.

— Señor, dit celui des deux qui semblait le plus hardi, un colosse de près de six pieds, que Dieu vous garde de faire de mauvaises rencontres !

— Tiens ! c’est vous, Tecualtiche ?

Canario… mais non… je ne me trompe pas, c’est bien le seigneur don Pedro Cota lui-même, s’écria le colosse avec un étonnement mêlé d’une certaine émotion.

— Que diable faites-vous donc ici, à cette heure ?

— Moi…, mais…, je me promène, répondit le Tecualtiche avec embarras.

— Votre migraine va mieux, à ce que je vois ?

— Comment ! ma migraine ?

— N’est-ce point là le motif que vous avez allégué, il y a quelques instants, pour justifier votre prompt départ de chez le padre Ignacio *** ?