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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/154

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dégagée et altière. « Enfin !… » dit-elle en respirant à pleine poitrine.

Pendant quelques instants, la jeune Culiacanera savoura délicieusement la joie de son triomphe ; puis peu à peu une pensée importune remplaça cette joie et appela un nuage sur son front.

— Ah ! bah ! je suis folle de m’inquiéter pour si peu de chose, dit-elle enfin à demi-voix et en agitant par un mouvement gracieux et mutin son admirable chevelure. Ce silence et cette réserve prouvent tout bonnement que Cota, remarquable comme joueur… est nul comme homme du monde… et voilà tout… Quant au Tecualtiche…

La jeune fille, quoique seule, ne murmura point la fin de sa phrase, mais le sourire moqueur qui apparut sur son joli visage prouva qu’elle avait une opinion bien arrêtée sur le seigneur Tecualtiche.

Tandis que Lola remerciait le hasard, qui, après tant d’adorations et d’enthousiasmes stériles, semblait, cette fois enfin, vouloir lui donner un mari, Cota et le Tecualtiche avaient franchi le seuil de la porte et se trouvaient dans la rue.

— Quel ange du ciel ! s’écria le Tecualtiche avec enthousiasme.

— Quel adorable démon ! dit doucement Cota. Je l’aime à présent, à la fureur. Puis, s’adressant à son