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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/163

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trouverai trois ou quatre dragons qui m’ordonneront de les suivre chez le juez de letras : « Tu viens de chez l’alcade, me dira ce magistrat, combien t’a-t-il demandé ? — Cinquante piastres. — C’est donc cent piastres que tu me dois. — Comment, cent piastres ! seigneur Juez ? — Certes, cent piastres. C’est bien le moins que l’on me cote, moi qui suis magistrat inamovible et nommé par le gouvernement, le double d’un alcade… un simple juge conciliateur. Après tout, si tu préfères être fusillé !… — Mon digne juez de letras, voici vos cent piastres. » Et de tout cela, il résulterait, señor Cota, que je me trouverais, en outre de mon travail et de mon industrie, en perte de cinquante piastres de mon propre argent.

— C’est-à-dire, Jose, que tu voudrais deux cents piastres, dit Cota.

— Mon Dieu ! señor, j’accepterais cette somme pour vous être agréable ; car, vous le voyez, c’est à peine si elle couvre mes débours. »

Cota resta pensif pendant quelques instants.

— Deux cent piastres ! deux cents piastres ! Tu parles de cette somme comme si ce n’était là qu’une bagatelle, dit-il : mais c’est une fortune. Après tout, l’affaire n’est pas tellement urgente qu’il faille la conclure sans réfléchir ; elle peut même complètement changer de face, C’est bien, Jose, j’y réfléchirai