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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/175

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— Seigneur Cota ! s’écria aussitôt le curé Ignacio, je puis vous donner ma parole sacrée que ces cartes ne sont jamais sorties de chez moi.

— Je m’en rapporte à vous, très-révérend père ; du reste tous les magasins doivent être fermés à cette heure ?

— Hélas ! oui, tous.

— Eh bien, en ce cas, nous nous contenterons de ces cartes. Vieilles lames, bonnes blessures ! dit un proverbe castillan. Voyons, je suis prêt, animons donc la partie !

Le Tecualtiche remplaça aussitôt le banquier sur sa haute chaise de taille et prit un paquet de cartes.

Toutes les poitrines étaient oppressées ; il se fit un silence solennel.

Lola avait abandonné sa place obscure et regardait, avec une anxiété plus forte que sa volonté et que sa dissimulation, le tapis vert, ce redoutable champ clos sur lequel allait se livrer la bataille dont sa main devait être le prix.

J’avoue à ma honte que la contenance modeste, pour ne même pas dire humble, de Cota, comparée à la superbe assurance que montrait son rival, éveilla toutes mes sympathies pour le Mexicain, et que ce ne fut pas sans un certain serrement de cœur que je vis