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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/176

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l’Indien mêler le premier paquet de cartes. Je me retournai vers mon ami M. Alexandre S***, pour lui faire part de mon émotion, et je le trouvai à mon grand étonnement tout aussi ému que je l’étais moi-même.

— Votre pâleur, mon cher monsieur, lui dis-je à voix basse, me permet, sans être ridicule à vos yeux, de vous faire l’aveu de l’inquiétude inexplicable : et ridicule que j’éprouve. Ce Cota et ce Tecualtiche sont, je le sais, deux drôles qui ne méritent ni pitié ni intérêt, et pourtant la partie qu’ils vont jouer m’agite autant que si j’étais de moitié dans les enjeux.

— Parbleu ! et moi, donc ! mon pouls bat à présent deux cents pulsations par minute. Dieu sait pourtant que ces deux aventuriers sont mes plus mauvaises pratiques. Du reste, voyez les Mexicains qui nous entourent ; ils partagent tous notre émotion, et cependant il n’y en a pas un seul parmi eux qui n’ait déjà joué stoïquement sur une carte, pour son propre compte, plusieurs fois sa fortune. L’originalité saisit toujours.

En ce moment, le Tecualtiche venait de jeter deux cartes sur le tapis et attendait les mises des joueurs. Pas un ponte ne se présenta.

— Dix mille piastres sur le siete de oro, dit Cota