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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/198

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nombreuses corridas de gallos auxquelles j’ai assisté, le coq arriver en entier au but. Dès la moitié de la course, son corps est déjà en lambeaux : tel cavalier qui doute pour lui personnellement de la victoire, garde, en compensation, une patte de l’animal, celui-ci, un morceau de chair, celui-là, une membrane d’aile maculée et sans plumes ; quant aux autres, ils ont tous les mains rouges de sang.

La course du coq, qui avait commencé à midi, durait encore à trois heures, ainsi que le prouvait le galop des chevaux des combattants, que l’on entendait résonner dans le lointain, lorsqu’un acheteur entra dans la boutique de mon ami, M. Alexandre S***, où je me trouvais en ce moment à jouer aux échecs.

Nous ne pûmes, M. Alexandre et moi, retenir un mouvement de surprise en reconnaissant l’illustre Cota.

— Vous avez des cartes à vendre, n’est-ce pas ? demanda-t-il après avoir salué poliment.

— Oui, señor, mais seulement vingt paquets, c’est tout ce qui me reste.

— Vous êtes bien certain de n’avoir plus que ces vingt paquets ?

— On ne peut plus certain.

— J’étais bien renseigné. Voyons vos cartes !