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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/206

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allemands, lorsque nous fûmes distraits de nos gigantesques projets par un grand bruit de musique et de cris qui se fit sur la place. C’était Lola qui se rendait en costume de mariée, et accompagnée par le Tecualtiche, son heureux époux, chez le curé Ignacio ***, où devait avoir lieu le bal des noces.

— Puisque la volonté de ce maudit Cota me cloue à mon comptoir, me dit M. Alexandre, mêlez-vous à la fête : vous me raconterez ce soir comment se seront passés tous ces événements dans lesquels je suis appelé si forcément à jouer mon rôle.

Le désir exprimé par mon compatriote se trouvant parfaitement d’accord avec ma curiosité, je pris mon sabre et mon chapeau et j’allai aussitôt me joindre à la foule. Une fois arrivé à la demeure du curé, le cortège se sépara en deux catégories, c’est-à-dire, que le public entra dans la cour et les caballeros dans les appartements. Du reste, dans la cour comme dans l’intérieur de la maison, il y avait orchestre, bal et refresco. Seulement l’immense salon, ordinairement si peu meublé, du révérend Padre présentait un aspect d’une somptuosité inaccoutumée : un énorme Christ en bois, placé vis-à-vis de la porte d’entrée, et entouré d’une vingtaine de cierges allumés, exigeait un signe de croix des arrivants. Les murs du salon, peints à la détrempe jusqu’à hauteur d’homme,