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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/207

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disparaissaient sous un amas confus d’ex-voto et d’ornements d’église ; enfin, des pots de fleurs artificielles distribués autour de la pièce, avec plus de profusion que de symétrie, complétaient un magnifique ensemble : aussi les mineurs s’extasiaient-ils de la meilleure foi du monde, à la vue de pareilles richesses, tandis que l’excellent curé Ignacio ne pouvait dissimuler, malgré son humilité chrétienne, un sourire de triomphe. Tout à côté du Christ, étaient placées, sur une longue et épaisse planche d’acajou brut, soutenue par des pieux, une cinquantaine de bouteilles de mescal, ou eau-de-vie du pays, puis près des bouteilles deux verres à boire. Quant à la table de jeu, sur laquelle Cota avait laissé ses deux cent cinquante mille francs, elle se dressait au milieu du salon et était parée de son plus beau tapis vert.

Les héros de la fête, le Tecualtiche et Lola, étaient naturellement le but de toutes les prévenances. L’Indien n’avait rien perdu de son air d’Ajax victorieux : sa tête, orgueilleusement levée vers le ciel, et le sourire de triomphe et de mépris qui se dessinait sur ses grosses, lèvres prouvaient clairement qu’il se souciait peu des dieux et ne songeait pas aux hommes : Quant à Lola, quoique son teint moins rose que d’habitude annonçât la fatigue et l’insomnie, elle paraissait cependant fort calme et rassurée.