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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/214

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son gain sembla rendre furieux, ah ! vous m’insultiez… parce que le hasard vous a sottement favorisé hier… Eh ! bien, je vous le dis, Tecualtiche, dussé-je mourir sur la place, je me vengerai…

Les assistants se regardèrent avec étonnement, car l’emportement au jeu est une chose inouïe au Mexique, et Cota surtout avait, comme on le sait, une grande réputation de bon et beau joueur.

Le petit Mexicain que la rage semblait suffoquer ; reprit pourtant, avec plus de violence encore :

— Pour prouver à cette noble assemblée que je ne vous crains pas, que je vous brave et que vous avez peur… Tecualtiche, je vous joue mes vingt mille piastres en un coup !

— Moi, peur ! hurla le Tecualtiche, allons donc ! va pour les vingt mille piastres !

Le silence s’accrut encore pendant que l’Indien tailla les cartes, ce qu’il fit du reste avec un soin extrême.

— Le sept est sorti et j’ai gagné, dit Cota quelques secondes après. C’est trente mille piastres que vous me devez… Ah ! ah ! señores… voyez donc comme le Tecualtiche pâlit.

Le Tecualtiche, d’autant plus furieux qu’il était forcé de dissimuler sa rage, s’écria à travers ses dents serrées :