Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je tiens quarante mille piastres !

— J’accepte ! dit Cota.

Le silence dans l’assemblée devint alors effrayant ; le révérend Ignacio pleurait d’attendrissement de voir une si belle partie.

Tecualtiche, avant de jouer ce coup décisif, rejeta loin de lui le paquet de cartes dont il s’était déjà servi et en prit un nouveau.

El tres de Espadas y el as de oro ! s’écria-t-il en retournant d’une main qui tremblait les deux cartes nécessaires au jeu.

— Je tiens l’as, dit Cota.

À la troisième carte, l’as apparut, resplendissant comme une belle once d’or.

— C’est quatre-vingt mille piastres que je gagne, dit Cota en reprenant son air indifférent.. Je vous conseille, señor Tecualtiche, de vous en tenir à cette perte.

L’Indien écumait, ses yeux sortaient de leurs orbites, et c’est à peine s’il put s’écrier, tant la colère lui étranglait la voix.

— Il me reste encore vingt mille piastres, et vous ne pouvez me refuser ma revanche.

— Soit, dit Cota, mais véritablement, vous me comblez.

Une minute après, les vingt mille piastres appartenaient à Cota.