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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/241

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pour y chercher, ainsi qu’il l’avait annoncé, la découverte lue par le Kentukien, tandis que celui-ci, tirant une vieille montre d’argent de son gousset, disait à la fille de la maison, miss Annette B*** :

« J’ai cinq minutes dont je ne sais que faire… Laissez-moi les employer, miss, à vous peindre l’amour honnête et l’estime que vous m’inspirez. »

À ce compliment si galamment tourné, miss Annette rougit de plaisir, tandis que sa mère sourit d’un air de satisfaction évident. Quant au Kentukien, il resta, pendant les cinq minutes, planté droit devant la jeune fille, l’examinant avec autant d’attention que de sang-froid ; puis le terme consacré à ses amours expiré, il prit son chapeau, le mit sur sa tête et sortit en disant à sa fiancée :

— Miss Annette, comptez toujours sur moi… je vous aime encore… À propos, les cotons ont baissé d’un dixième et demi pour cent… Au revoir.

À peine le galant Kentukien venait-il de fermer la porte du parloir, que l’Américain, qui lisait, toujours le Daily-News, poussa un cri de surprise en s’écriant :

— Ah ! by God ! si la nouvelle est vraie… c’est une bien belle chose !…

Comme mistriss B*** m’avait présenté, lors de mon arrivée, à ses pensionnaires, je pus, sans crainte de