Aller au contenu

Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passer pour inconvenant, adresser la parole à l’Américain.

— Il paraît que vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? — lui dis-je.

— Oh ! c’est merveilleux, — me répondit-il, — merveilleux !… tellement extraordinaire même, que je suis tenté de croire que c’est un puff…

— Alors, voyons le puff.

— On écrit de Californie au rédacteur du Daily-News, qu’on vient de découvrir, aux bords de la rivière du Sacramento, une telle quantité de poudre d’or, qu’un homme peut en ramasser facilement une livre par jour… Incroyable… n’est-ce pas ? Cependant cet article abonde en détails, et porte un cachet de vérité qui me confondent… Lisez… Ce Sacramento, mille fois béni, enrichirait plus à lui seul les États-Unis, si le Daily-News dit vrai, que ne le ferait la possession de toutes les mines d’argent du Nouveau-Monde !…

J’allais prendre le journal que me présentait l’Américain, lorsque l’homme au teint bronzé s’élançant, semblable à un tigre, du coin de la cheminée où il était assis, vint tomber d’un bond en face de moi.

— Que dit-on du Sacremento ? — me demanda-t-il d’une voix sourde et en espagnol.